samedi 10 avril 2021

#10dumois Mes vêtements, mes choix ?

 

(c) David Meyer Photographe

Je suis de celles qui ont longtemps cru qu'elles n'étaient pas maitresses de leur corps, ni de leur vêture.

Je suis de celles dont les mères qui avaient froid leur mettaient un gilet...

Je suis de celles qui portaient les mêmes vêtements que leurs petites sœurs (avec 7 ans d'écart ! la robe smockée si mignonne sur la petite, faisait tarte sur l'ado que j'étais).

Je suis de celles dont le père les faisait passer devant la porte vitrée pour vérifier la transparence de leurs jupes... Et les envoyait manu militari se changer !

Je suis de celles dont le premier petit ami sérieux, donnait son avis sur leur décolleté, la hauteur de leur jupe, la couleur de leurs cheveux ou la hauteur de leurs talons. Avec bien entendu obligation de se plier à ses diktats.

Et puis un jour...

Après des années d'anorexie, des années de boulimie, des années de thérapies...

Après des années de recherche, je suis celle qui a décidé qu'elle n'en avait pas grand chose à foutre des vêtements !

Soyons claires... j'aime les vêtements... mais ceux d'un autre temps!

J'aime les robes à crinoline, les robes victoriennes, les brocards épais, les manteaux à petites capes, les chapeaux immenses et les bibis à voilette, les jupes en tulle vaporeux, les chemisiers blancs lacés, ... J'aime les costumes anciens.

En relisant à ma fille les Heidi de mon enfance (éditions Hemma, illustrations Marie-José Maury), je me suis rendue compte que ce que j'adorais dans l'histoire, c'était les illustrations avec des tenues que j'apprécie toujours !

J'aime aussi les corsets en satin, les serre-tailles en velours, les bas de soie... J'adore la lingerie burlesque (mais le temps d'un spectacle !!).

Et pour tous les jours ? Je fais simple : la combinaison tunique + pantalon vite enfilés le matin à l'arrache.Ou le débardeur + jupe longue (dit "biaude" par ma mère) délicieusement léger et confortable l'été. Pendant longtemps, ces jupes longues cachaient mes mollets qui me complexaient tant. Elles étaient pratiques pour m'éviter de me montrer.

Par contre non je n'aime pas faire les magasins, ça me saoule, ça m'ennuie profondément.

Je n'aime pas la mode, je n'aime pas les trucs à la mode, la mode me barbe.

Alors maintenant je m'habille chez Emmaüs, dans les brocantes (quand elles existaient encore), dans les boutiques quand au détour d'une balade en ville, une tenue attire mon œil... Ou encore dans les enseignes où je peux trouver des ti-shirts et des jeans en coton bio (ça me donne bonne conscience...), je connais le modèle, je connais la taille qui va, c'est plié en 2 temps et 3 mouvements.

Je ne mets plus que des trucs confortables (sauf quand je suis obligée pour des raisons professionnelles ou de sortie exceptionnelle), pratiques, qui ne se repassent pas !

Est-ce que mon rapport à mon corps est plus simple ? Pas sûr. Au fond je crois que maintenant j'assume simplement mon peu d'appétence pour la nippe. Mais pourquoi je n'aime pas ça ?

Parce que pendant des années je n'ai pas été dans les canons de la beauté ? La mode ne m'allait que rarement...

Parce que je fais du 42/44 en haut et du 38/40 en bas (allez vous trouver une robe de prêt à porter avec ces mensurations...), et que les virées boutiques sont des corvées et des déceptions ?

Parce que en vieillissant, qui plus est au côté d'un homme qui m'aime, je me suis détachée de ce besoin intense de plaire, qui caractérisait mes 20 ans...

Alors je ne suis toujours pas sûre que mes vêtements sont mes choix, mais par contre ils sont conformes aujourd'hui à mes goûts, même si mes goûts sont démodés !

Et vous ?  

*Texte écrit pour participer au challenge #10dumois d'Egalimère



 

4 commentaires:

  1. Quel plaisir j'ai pris à te lire et imaginer toutes ces tenues, ces tissus. Mais aussi parce que j'aime beaucoup ta conclusion qui montre bie' tout le chemin que tu as parcouru. Bravo et merci

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  2. J'aime la manière dont tu décris ton chemin dans ton rapport aux fringues. Ce chemin que l'on fait sur tant de sujets en prenant âge et sagesse?
    Ce que j'aime c'est que ce style est le tien et qu'il reflète parfaitement personnalité que je te connais: riche, foisonnante, n'appartenant à aucune époque, ne répondant à aucun diktat, te laissant être celle que tu es devenue : libre et affirmée.
    Et puis n'être pas l'esclave d'une mode ou d'une époque n'est-ce pas la définition d'une femme intemporelle ?

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    1. Merci Céline pour ce joli commentaire. Je prends le compliment de la femme libre et intemporelle !

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