vendredi 10 avril 2020

Le harcèlement scolaire... maintenant on en parle !

Un post sur Facebook de@Egalimère m'a replongé dans mon passé.
J'avais 11 ans, je rentrais en 6ème.
Je suis une petite fille à sa maman. Habillée comme sa jeune sœur (7 ans de moins).
Bref un peu ridicule certainement.

J'ai passé une année de 6ème compliquée, car quelques uns de mes camarades trouvaient très drôle de passer leur temps à me répéter "t'es moche, t'es con, t'es moche, t'es con".
Etant plutôt brillante à l'école, je n'ai pas cru le "t'es con". Par contre n'étant pas sure de moi, malgré des années de danse, j'ai aisément laissé s'instiller en moi le 't'es moche".

Ensuite, l'année de 5ème était plus calme.

Par contre dès la 4ème, un de mes amis a repris le travail de sape commencé précédemment.
J'ai appris bien plus tard qu'en fait il était amoureux de moi...
A 15 ans, on a parfois de drôles de manières ne pas montrer ses sentiments...
Il a passé deux années à se moquer de moi
Tout y est passé, les mollets, mon poids, mon visage, ma voix...
Grâce à lui, j'ai acquis tous mes complexes...
Il n'a fait qu'approfondir une faille narcissique qui était déjà là.
Mais il l'a creusé et élargie.

Je suis tombée malade en fin de Terminale, la dispute avec ma meilleure amie de l'époque a été le déclencheur. Anorexie, puis boulimie, puis 10 ans de cercle infernale.
Et encore 10 ans ensuite de trouble de l'image corporelle.
Jusqu'à ce que la thérapie fasse effet...
Jusqu'à ce que, aussi, je rencontre un homme qui me dise "tu es belle" et me fasse prendre conscience que je me détruisais, que je n'osais pas réussir professionnellement, que je ne me mettais pas en valeur.
Il m'a aidé presque autant que le psy à mettre de la distance avec ma mère, à arrêter de souffrir des problèmes de mes parents.

Et puis enfin, j'ai rencontré des thérapeutes géniaux, des ostéopathes qui m'ont reconnecté avec mon corps. Parce que le travail psy c'était énorme, mais passer par le corps c'est important aussi.
D'abord Geneviève, qui m'a aidé à me reconnecter avec les émotions contenues dans mon corps. Je ne sais pas le dire autrement.
Et ensuite Boris, qui a patiemment travaillé avec moi sur les traumatismes que mon corps avait subi.
Ceux qui étaient conscients, ceux qui avaient été oublié.
J'ai vécu des drôles de trucs...
Et puis un jour il m'a dit cette phrase magnifique : "pardonner, c'est arrêter de souffrir."

Aller mieux m'a permis de rencontrer des gens magnifiques, qui m'ont aidé à aller encore mieux : Isabelle, Naïma, Aude, Marie-Françoise, Marie, ...
Je n'oublie pas le nutritionniste qui me suit toujours et qui est une personne magnifique, tellement à l'écoute, qui a terminé le travail en me réconciliant avec la nourriture.

Et grâce à mon travail, grâce à ces passeurs géniaux, ces gens qui m'ont accompagné, sans jamais faire à ma place, j'ai peu à peu remonté la pente de l'estime de moi-même.

A 46 ans je suis enfin fière de moi, de mon corps, de mon parcours.
J'ai l'impression d'être réconciliée avec moi-même.
Et surtout à l'écoute...

Alors je voudrais que mon expérience serve, je ne veux plus que le harcèlement fasse perdre des années précieuses à des jeunes filles ou des jeunes garçons...
Je tourne avec ça, je ne sais pas comment...
Mais ça va venir...

Merci de m'avoir lu...

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